HYPER lucidité/sensibilité

Vécu: Le sentiment d’être à côté de la plaque, ne pas arriver à trouver des modèles qui me parlent et surtout de savoir qu’il y a une différence qui ne s’explique pas mais qui se vit. Avec tous les malaises et distorsions que cela engendre, de savoir que de persister à être moi-même est le seul moyen de profiter de mon passage sur terre.

Défis: D’affronter le monde en étant soi-même tout en sachant qu’il y a quelque chose qui ne colle pas ! De chercher des réponses à l’intérieur tout en sachant que l’extérieur aussi est concerné.

De pressentir et de ressentir des choses qu’on n’arrive pas à communiquer. Ou que cela soit fait, c’est mal accueilli (dans le déni, tourner en dérision, retourner avec mépris, etc.)

Ne pas toujours avoir les mots pour le dire (à cause de la complexité) et ignorer des traits particuliers qui demandent des compétences sociales et de communication adaptées pour rendre les relations fluides et agréables.

Apprendre à prendre de la distance, remettre dans son contexte et relativiser pour ne pas s’épuiser.

Liens: L’hyperlucidité et l’hypersensibilité sont relatives au contexte social. Plus on est stimulé, possiblement que plus on en arrive à un niveau qui dépasse ce qui peut être dit et entendu.

La puissance de ce que nous sommes dépasse la capacité de ce que l’on est capable de prendre.

(On ne peut pas dire ce que l’on pense sans avoir les outils de communication pour discuter.)

Être en mode hyper a ses inconvénients de captation et de perceptions qui peuvent distorsionner la réalité. S’intéresser aux 5 SE et la désintégration positive peuvent être des alternatives (ex. au DMS-V) et apporter des grilles de lecture différentes.

Si je suis « trop », est-ce que tu n’es pas « assez »? Tout est relatif.

Fanie Lebrun – livret L’utile de l’anodin

Pourquoi s’attarder à parler d’hyperlucidité et d’hypersensibilité ?

Avec une conscience et une sensibilité très élevées, cela crée un rapport au monde différent. On est hors-norme, déborde des lignes et bouscule les conventions sociales.

Parce que cela peut jeter la lumière sur un rapport au monde différent sans se mettre dans la case de la « maladie mentale ». L’analyse poussée est plutôt une caractéristique, qui peut finir par ensevelir. Par la méconnaissance, il y a aussi des risques (voir fig. 10 SE et diagnostic erroné).

Pour explorer d’autre façon de se percevoir, peut-être, s’ouvrir l’esprit pour s’accueillir.

(S’accueillir en évitant de tomber les pièges des distorsions cognitives, les exemples sont à adapter pour son quotidien ou voir la version exhaustive des 30 biais cognitifs).

Tant d’informations à partager et pour l’endiguer, voici un aperçu de trajectoire pour vous lancer !

À quoi ressemble l’hyperlucidité ?

Lorsque tu vois et dis des choses qui semblent évidentes et qu’au final, elles ne le sont pas.

Les gens le prennent mal ou cela crée un malaise.

Bien que l’intention n’est pas de mal faire, cela mal fait pareil.

C’est de prendre des informations et de les traiter (rapidement et en grande quantité – Neurophysiologie) pour les sortir tout bonnement.

Il y a une aisance avec les sujets qui seraient tabou pour certains mais ne le sont pas pour soi-même. Cette désinhibition est malaisante bien que nécessaire.

Dans le cas des situations désagréables, il y a cette volonté d’en parler ouvertement pour que les choses se règlent, sans se rendre compte des enjeux.

L’hyperlucidité, c’est de voir au-delà de ce qui se passe tout en ayant des angles de mort.

Pour l’étymologie

Élém. tiré du gr. υ ̔ π ε ́ ρ « au-dessus, au-delà » qui entre dans la constr. d’un grand nombre de mots, surtout de la lang. sc. et partic. méd., indiquant presque toujours une intensité ou une qualité supérieures à la normale, une exagération, un excès, le plus haut degré (ces mots constr. ne prennent gén. pas de trait d’union).

Tel que cité par Marion dans son article Quand l’intelligence élevée fragilise la construction de l’identité…, Jeanne Siaud-Facchin

une hyperlucidité sur le monde et une pensée toujours en marche, qui fait de lui un observateur très fin, perpétuellement dans l’analyse, avec en outre une hypersensibilité affective, une hyper-réceptivité et une incapacité à « déconnecter » qui peuvent entraîner des angoisses diffuses, constantes, voire envahissantes et violentes.

Cette hyperlucidité m’a nui plus qu’autre chose. Ayant eu des notes universitaires incroyables malgré ma dyslexie, j’ai choisi de mettre mon cerveau au profit du communautaire qu’aux entreprises privées.

En occupant des postes qui demandaient une clairvoyance, je me plaisais à naviguer dans des projets qui ne partaient de rien. Par contre, j’ai appris bien vite que les gens en poste de gestion gèrent leur ego avant de gérer les conditions pour l’atteinte d’objectifs.

À plus d’une reprise, j’ai vécu des situations aberrantes (manque de soutien, harcèlement psychologique, congédiement abusif, etc.) et je me disais que j’étais manifestement le problème en étant le point commun de tout cela. Oui, c’est vrai. Je n’avais pas « conscience » de ma capacité d’analyse et je ne savais pas communiquer dans les normes.

Après j’ai découvert qu’il y avait cette fâcheuse tendance à faire des entrevues pour embaucher les meilleur·es et de faire du micromanagement (ou preuve de laxisme) jusqu’à ce que les gens partent.

Si j’avais su, j’aurais été plus vigilante et je me serais moins épuisée à « être » de même.

À quoi ressemble l’hypersensibilité ?

Lorsque tu as l’impression que les choses t’agressent. Tu sens épuisé·e par des détails. Tu trouves que tu penses trop. Tu te sens à côté de la plaque. Avec un sentiment de trop ressentir les choses.

Quand tu te demandes: est-ce que je suis une personne normale ? Parce qu’il me semble que les autres cela ne les dérange pas !

À force de me battre contre moi-même, à force de m’adapter sans le savoir, à force de faire comme tout le monde ou de faire différemment (pour me respecter) mais devoir me justifier, cela m’a juste vidé de mon énergie.

Je n’avais pas les mots pour le dire et je pensais que c’était moi, encore, le problème.

L’hypersensibilité est une réponse forte à des stimulus faibles. Cela n’en prend pas gros pour faire une montagne.

Une pensée devient torrent, un bruit devient un vacarme, une émotion devient une catastrophe, une question devient une thèse, etc.

C’est du format XXXL.

Il y a des explications potentielles pour tout ! Tant que la recherche s’y penche et que l’on mette la main dessus !!

Pour l’ouïe, il semble que pour certaines personnes la science a révélé que l’oreille et le cerveau ne filtrent pas les bruits et ils prennent tout ce qui passe…

Quelques exemples – concernant les sens

BRUIT

Au party, je suis celle qui reste dans la cuisine ou qui part sans le dire parce que je suis lessivée.

Au resto, j’ai besoin d’un mur à côté de la table pour couper un peu de son, sinon j’entends tout ce qui se passe en cuisine et en salle à manger et cela rend excessivement difficile de me concentrer sur la conversation.

ODEUR

Il y a aussi les odeurs qui indisposent. J’évite l’allée des savons à l’épicerie et j’utilise des produits écologiques ou faits maison pour nettoyer. Lors des spectacles, si la personne à côté de moi a un parfum capiteux cela me déconcentre tant le nez me brûle.

LUMIÈRE

Certaines personnes ne supportent pas les néons ! Un jour je me suis rendu compte que les néons ou les lumières trop vives me rendaient à cran. Cela m’agressait que je n’eusse plus de patience à force d’être fatiguée. Quand j’ai réalisé que je vivais dans un lieu de lumière tamisée avec des lampes, j’ai compris qu’il se passait un truc-là.

La recherche de lumière naturelle pour travailler près d’une fenêtre puisque je n’ai pas la même productivité avec ou sans fenêtre. Si je travaille le soir, j’ai une lampe, pas la lumière du plafond.

Moi, je suis une mutante en puissance !!!! En regardant en arrière, je comprends mieux certains choix professionnels comme de devenir guide-naturaliste. J’ai des sens incroyables pour détecter les odeurs pour repérer des essences d’arbres en forêt, entendre des types d’oiseux au loin, voir des insectes dans les herbes. Pour attirer l’attention des gens à ces choses-là et leur faire connaître pour apprécier et préserver.

À l’examen de la vue, j’ai découvert que j’avais un réservoir de convergence fusionnelle au-dessus de la moyenne. Ce qui explique peut-être mes lancers de précisions hors pair =)

PORTER ATTENTION AUX DÉTAILS

Cela vaut pour les enfants, les ami·es, etc. Ne sous-estimez pas les impacts que les surexcitabilités ont sur les gens, consciemment ou non.

Des gens peuvent instinctivement ne pas être bien (sans en connaître les causes) et ne pas pouvoir s’éloigner du « stresseur ». Parce que pour certaines personnes cela ne fait aucune différence, tandis que pour d’autres cela est une source d’inconfort intolérable.

Si j’avais su avant identifier ces sources, j’aurais pu faire de meilleurs choix, du moins les expliquer.

Ce qui a changé MA VIE

« les hypersensibles sont doués par définition. Mais certains le sont encore plus que d’autres. Un mélange apparemment curieux des caractéristiques très diverses a émergé dans toutes les études relatives aux adultes surdoués, donnant naissance aux prototypes de ce pourrait appeler l’hypersensible « libéré » : spontanéité, curiosité, puissant besoin d’indépendance et énergie, d’une part, introversion, intuition, sensibilité émotive et non-conformisme, d’autre part. »

Elaine N. Aron dans Hypersensibles – Mieux se comprendre pour s’accepter. (p. 208)

Au-delà du concept d’hypersensibilité, il y a la découverte des 5 SurExcitabilités et de la désintégration positive !

Ceux-ci furent présentés au Salon de la Neurodiversité.

SORTIR DU MOULE

pour explorer les alternatives

Extrait de la page Désintégration positive

Est-ce que la douance est une « arnaque »?

Ce serait fort de dire que c’est du vol, escroquerie ou duperie. Mais c’est peut-être une question de contexte qui pourrait mener à cela. Peut-être qu’en soi cela n’existe pas et le thème sert à sa cause. Les gens paient cher pou le savoir ! Déjà l’origine et l’utilisation des tests de QI pour dépister la douance laissent planer le doute. Non pas d’une possible neurodiversité, mais bien de l’utilité de la douance.

Intro au QI

William Stern (père de Günther Anders) a un intérêt pour les différences individuelles qui mène au Quotient mental et celui-ci mènera à son tour à la conception du QI divisant l’âge mental de l’enfant par son âge physique. L’intelligence mesurée en devient donc une valeur relative.

La notion de QI est toujours utilisée bien que depuis 1939, le mode de calcul change (travaux de David Wechsler) pour se baser sur la différence entre les moyennes du participant et les moyennes du groupe de référence exprimées en écart-types. Qui devient le QI standardisé basé sur la standardisation des scores par rapport à une courbe de Gauss (ou courbe normale).

Rapporté par Cécile Bost, ​ « ​le concept de surdon est une conséquence directe de l’invention, dans un contexte maintenant dépassé, des tests d’intelligence (calcul d’un quotient intellectuel, QI), Des dizaines d’années de malentendus se sont accumulées depuis la création par Alfred Binet de son fameux test de QI. ​ ​

Il faut d’abord arrêter de penser que seul le QI « fait » le surdon. Les tests de QI présente de surcroît des limites de mesures que les psychologues eux-mêmes dénoncent.

Dans le surdon, inné et acquis interagissent en permanence.

Inventé par Alfred Binet il y a plus d’un siècle et destiné à l’Éducation nationale pour aider à identifier les enfants avec des difficultés pour les soutenir dans leurs apprentissages scolaires. Dans le contexte économique du début du XXe siècle avec le recours grandissant aux machines, les tests furent un référentiel logico-mathématiques adapté aux attentes de productivité d’alors.

Le mode de calcul du QI est établi à partir d’échantillons d’enfants du même âge qui savent répondre aux mêmes questions, résoudre les mêmes problèmes. »

Cécile Bost – Être adulte surdoué – Bien vivre avec soi-même et avec les autres (p.17-18)

Mentionné par Carlos Tinoco, « Or, depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui, l’étude de l’intelligence a été profondément conditionnée par le contexte idéologique et les enjeux politiques du moment.

(…) en 1905, Alfred Binet met sur pied, à la demande du gouvernement, la première échelle de mesure de l’intelligence; elle donnera par la suite le QI. Ces tests n’ont cessé d’évoluer jusqu’à leurs rejetons actuels (WAIS-R et WISC 4 – les plus couramment utilisés). Faute de l’intelligence en elle-même, ils évaluent certaines performances intellectuelles en action autrement dit ils établissent ce qui ne sera jamais qu’un score (…).

Aux États-Unis comme en URSS, on a lancé très tôt des programmes pour élever les « surdoués » dans des sortes de couveuses : il ne fallait pas manquer la transformation de ces super-poussins en cygnes.

(…) Enfin, il est au coeur des conceptions managériales modernes, surtout depuis qu’Elles se donnent des prétentions scientifiques, et il y a beaucoup à dénoncer dans l’arrière-plan idéologique qui sous tend les procédures actuelles de recrutement des entreprises.

Et si c’était un mythe ?

Et si le « surdouement » n’existait pas, s’il n’avait jamais été un fantasme douteux servant à des finalités inavouables ? »

Carlos Tinoco – Intelligents, trop intelligents, Les « surdoués », l’autre côté du miroir (p. 31-32)

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